|
Je n’ai jamais oublié l’équipe cadette du RUA dont j’ai fait
partie. Hugues (capitaine), Brémond, Gastaud, L’Hermitte Jacques frère cadet, Gérard
Bertrand pour deux années et moi. La loi de la nature veut que les cadets
grandissent. Et en junior, le filet monte et on ne joue plus avec la même
aisance. La taille moyenne des Français n’était pas celle d’aujourd’hui.
|

|
J’ai
donc appris à attaquer de loin. Sur le terrain, je pense que nous avions un comportement correct et
nous prononcions seulement les mots indispensables : « A moi ! Je prends !
Laisse, laisse… » Jamais le verbe haut et nous respections les arbitres.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Seul Robert Grolleau faisait exception mais, avec le recul du temps, je
pense qu’il n’était pas vulgaire. Entre son allure, sa conversation choisie et
son vocabulaire grossier, il y avait un décalage que nous ne cernions pas.
Oui, je
le souligne, nous respections les arbitres. A la fin du match, quel que fût le
résultat, nous nous prenions par les épaules et le capitaine criait : «Pour
l’ASSMA (par exemple) hip hip hip » et nous répondions en cœur : « Hurrah ! »
Trois fois : « Hip hip hip Hurrah. »
|
|
|
|
|
|
 |
La France métropolitaine et
même le monde entier nous ont volé la manière de frapper entre joueurs une main
contre l’autre. En Algérie nous disions : « Taper cinq ».
Je crois qu’au RUA
nous n’avions pas de gestes populaires, non parce que nous appartenions à la
classe policée d’Alger mais nous n’avions pas besoin de nous extérioriser par
des gestes et des mots que nos parents ne nous avaient pas
enseignés.
|
|
|
|
|